‘Local’ et ‘Régio’ ne satisfont pas aux règles de la durabilité

Communiqué de presse

Zurich, le 19 septembre 2023 – Acheter local et régional est présenté aux clients par les grands détaillants à l’aide de programmes sympathiques. Mais ceux qui pensent atteindre ainsi la durabilité se trompent. Les produits de proximité ne sont souvent pas équitables. La nouvelle association Marchés Équitables Suisse veut donc réorienter le ‘local’ et le ‘régional’ et lance l’initiative ‘local + équitable’ avec les trois principes suivants : transparence, chaînes de création de valeur courtes et vérité des coûts.

«La concurrence, c’est la relation entre le fournisseur et l’acheteur», explique le président de la MÉS et agroéconomiste Stefan Flückiger. Or, avec les longues chaînes d’approvisionnement anonymes – culture, production, transformation, emballage, transport, distribution et nombreux intermédiaires – les principes d’une saine concurrence sont trop mis à mal, selon lui. L’organisation souhaite donc une redéfinition des termes ‘local’ et ‘de la région’.

«Nous voulons que même les grands distributeurs ne commercialisent leurs produits comme locaux et régionaux que si les principes de la dimension sociale et de l’équité sont également remplis dans la durabilité», explique Flückiger. «Actuellement, leurs programmes de marketing correspondants ne reposent généralement que sur la production dans la région, souvent sans tenir compte de l’équité, comme par exemple la rémunération des producteurs et des transformateurs à hauteur de leurs efforts, et sans écologie ni bien-être animal. Avec les longues chaînes de valeur ajoutée de leurs produits et les nombreuses étapes non transparentes de la division du travail, cela ne correspond pas aux principes de l’équité.»

Aujourd’hui, le local et le régional ne sont généralement pas équitables

L’association lance donc la nouvelle initiative ‘local + équitable’ pour ancrer les principes de l’équité dans les achats locaux en Suisse. Celle-ci réunit dans les communes et les cantons les réseaux alimentaires locaux sous le concept de « Circuit Courts », c’est-à-dire les producteurs, les transformateurs artisanaux et le commerce de détail local avec des chaînes de création de valeur transparentes, traçables et aussi courtes que possible.1. Si ce n’est pas local, c’est régional avec, si possible, un seul intermédiaire.

Tous les participants sont indemnisés en fonction de leurs efforts et, en même temps, des systèmes de production adaptés au lieu sont encouragés, qui vont généralement de pair avec une production respectueuse de l’environnement et des animaux. Outre les projets pilotes2 et les préparatifs en vue d’un déploiement à l’échelle nationale, les actions comprennent des discussions avec des associations du secteur agricole et, plus tard, du commerce et de la restauration.

L’information des consommateurs fait également partie de la nouvelle initiative. Celle-ci se concentre sur trois domaines :

1 – Fruits, légumes et céréales (non transformés) issus de la production agricole locale : la consommatrice peut soit se rendre directement chez l’agriculteur (vente directe), soit acheter ces produits dans le commerce local. Si le produit local n’est pas disponible, les produits doivent présenter des distances de transport et des chaînes de valeur ajoutée aussi courtes que possible et provenir de la région.

2 – Produits transformés et animaux : Les produits tels que les produits laitiers, le fromage, la viande ou le pain et les boissons doivent également être produits en priorité localement ou au moins régionalement. En ce qui concerne la transformation, l’idée de ‘circuits courts’ avec un maximum d’un niveau intermédiaire s’applique. L’industrie locale doit garantir la transparence et la traçabilité et être en mesure de fournir des informations sur la production et la transformation.3

3 – Produits d’importation (p. ex. chocolat, café, produits coloniaux) : La plupart du temps, ces produits ne sont pas disponibles localement et en Suisse. La condition est que les chaînes de création de valeur soient durables et ne comportent pas plus d’une étape intermédiaire. Important : le point de vente local doit pouvoir fournir des informations sur l’origine. En outre, les labels du commerce équitable, comme Max Havelaar, permettent de clarifier la situation.

Pour de plus amples informations :

Stefan Flückiger, président exécutif de Marchés Équitables Suisse (MÉS).

Service de presse Marchés Équitables Suisse, media@fairemaerkteschweiz.ch, +41 44 500 16 00

www.marches-equitables-suisse.ch

  1. Les systèmes alimentaires durables devraient adopter les principes des « Circuits Courts »(https://boris.unibe.ch/178517/1/Scharrer_et-al_2023-Feb_Alternative_Wertsch_pfungsketten.pdf). Il s’agit d’une méthode de commercialisation qui autorise au maximum un intermédiaire, par exemple une entreprise de transformation alimentaire artisanale, entre l’agriculteur et le détaillant local. La transparence et la traçabilité immédiates des produits garantissent l’instauration d’un climat de confiance et offrent aux agriculteurs et aux entreprises locales de transformation une part équitable de la valeur ajoutée en fonction de leur travail et de leurs coûts. ↩︎
  2. www.lokalundfair.ch ↩︎
  3. Selon le règlement des produits régionaux, les ingrédients doivent provenir de la région ou, pour les produits composés, contenir au moins 80% d’ingrédients régionaux. ↩︎

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