Une arnaque ? Le Surveillant des prix exige des données de Migros et Coop

Communiqué de presse

Berne / Zurich, le 18 octobre 2023Selon CH Media, le surveillant des prix Stefan Meierhans fait une nouvelle tentative pour faire la lumière sur les marges dans le commerce de détail. Cela confirme les conclusions du Moniteur des prix publié récemment par Faire Marchés Suisse (FMS) : Des marges nettement plus élevées sont prélevées sur tous les produits bio. Les chercheurs de la Haute école spécialisée du Nord-Ouest de la Suisse en ont déduit que cela était lié à l’exploitation du pouvoir de marché de Migros et Coop.

Sur la base du nouveau moniteur de prix de Marchés équitables Suisse (MES), la politique de prix des deux grands distributeurs peut être remise en question de manière critique : Les différences de prix artificiellement élevées entre les produits bio et les produits standard ne sont pas dues en premier lieu au fait que les agriculteurs reçoivent des prix nettement plus élevés pour leurs efforts plus importants. La valeur ajoutée plus élevée est surtout absorbée par les échelons en aval, comme le commerce de détail. Des marges nettement plus élevées sont prélevées sur tous les produits bio. Les chercheurs de la Haute école spécialisée du Nord-Ouest de la Suisse en ont déduit que cela était lié à l’exploitation du pouvoir de marché de Migros et Coop. Il y a donc une répartition inéquitable de la valeur ajoutée.

Pas seulement pour les produits transformés, mais aussi pour les produits non transformés
Le moniteur des prix a également montré que les écarts de prix artificiellement élevés ne concernent pas uniquement les produits à forte intensité de transformation comme la viande et les produits laitiers. L’écart de prix est également particulièrement élevé pour les produits non transformés comme les œufs, les carottes, les pommes de terre et les pommes. Les consommateurs sont excessivement mis à contribution, notamment parce que les grands distributeurs ne calculent pas leurs prix en fonction des coûts effectifs, mais en fonction de la disposition à payer des clients conscients et disposés à acheter. Selon les chercheurs de la FHNW, c’est un indice que cela a à voir avec l’exploitation de leur pouvoir de marché. Migros et Coop détiennent ensemble environ 70 pour cent du commerce alimentaire (y compris Denner, environ 80 pour cent).

C’est précisément ce que le Surveillant des prix doit maintenant examiner en élargissant l’analyse pour savoir si l’environnement peu concurrentiel en Suisse contribue à renchérir artificiellement certains assortiments. FMS suivra activement cette évolution et fournira de nouvelles informations tous les trois mois grâce à son moniteur de prix.

Exigences de la FMS pour les politiques, les autorités de la concurrence et les détaillants
La FMS demande maintenant de nouvelles réglementations de la part de la Confédération contre le pouvoir de marché avec des mesures efficaces pour remédier à cette défaillance du marché. La FMS exige de la Commission de la concurrence (Comco) une analyse sectorielle qui protège l’agriculteur individuel, car celui-ci risquerait de perdre l’accès au marché au profit des grands distributeurs en cas de plainte.

Des agriculteurs qui souffrent de pratiques commerciales déloyales de la part d’acheteurs puissants sur le marché s’adressent régulièrement au service d’information de la FMS. La Comco doit notamment examiner le marché suisse de la viande et déterminer si le marché joue ou s’il y a des abus de position dominante. La FMS demande aux détaillants de fixer des prix qui rémunèrent équitablement les producteurs de produits bio et qui ne font pas payer des prix excessifs aux consommateurs. La part de la valeur ajoutée dans le commerce devrait être au maximum 20% plus élevée pour les produits bio que pour les produits conventionnels.

Selon la FHNW, ces différences de prix artificiellement élevées portent sur un montant total de plus de 100 millions de francs. En fin de compte, les agriculteurs doivent participer proportionnellement à la création de valeur, de sorte que le passage à un mode de production durable et respectueux des animaux soit rentable.

Pour plus d’informations :
Renseignements :

Dr Stefan Flückiger, président, stefan.flueckiger@fairemaerkteschweiz.ch,+41 79 621 29 84

Contact pour les médias : Forum de campagne, media@fairemaerkteschweiz.ch,+41 44 500 16 00, www.fairemaerkteschweiz.ch

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Petits pains à 99 centimes : MÉS saisit les autorités de la concurrence

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Zurich / Berne, le 6 novembre 2025 – La politique des prix bas sur le marché suisse du pain, avec le prix de 99 centimes pour la livre de pain, ​​met clairement en évidence la défaillance structurelle du marché du pain. L’association Marchés Équitables Suisse (MÉS) exige maintenant des politiques et des autorités qu’ils prennent rapidement des mesures concrètes. La situation inéquitable du marché doit être corrigée – et ce avant que d’autres dommages ne surviennent, en évinçant les entreprises commerciales du marché ou en exerçant une pression supplémentaire sur les prix des céréales suisses.

La baisse de prix très médiatisée d’Aldi Suisse – des pains de 500 grammes à 99 centimes – a suscité de vives réactions sur le marché et notamment dans le secteur de la boulangerie. Le public s’est également interrogée sur la possibilité d’écarts de prix aussi importants entre un pain artisanal et un pain industriel. Du point de vue de Marchés Équitables Suisse (MÉS), ces écarts flagrants ne sont pas seulement les symptômes de deux procédés de fabrication très différents, mais aussi et surtout ceux d’une défaillance structurelle du marché et d’un comportement abusif sur le marché du pain.

C’est pourquoi l’association a demandé aujourd’hui à la Commission de la concurrence (COMCO) de mener une enquête approfondie sur les conditions du marché, compte tenu des nouveaux indices d’accords anticoncurrentiels et de comportements abusifs sur le marché du pain. L’objectif est de mettre fin aux abus par le biais d’une enquête sectorielle sur le marché des céréales, de la meunerie et de la boulangerie.

Accords illicites sur les prix et abus de position dominante sur le marché
La fuite en avant d’un discounter et le suivi immédiat des deux grands distributeurs Migros et Coop font la lumière sur les mécanismes de marché faussés sur les marchés alimentaires suisses : Grâce à leur position dominante, avec des parts de marché d’environ 80% (y compris l’entreprise Migros Denner) sur le marché alimentaire, et à leurs structures fortement intégrées verticalement – notamment par leurs propres boulangeries et moulins -, ils contrôlent de larges pans de la chaîne de création de valeur et limitent ainsi aussi bien la concurrence en termes de quantité que de prix.

Le comportement de Migros et de Coop, qui limite la concurrence, se manifeste clairement par la fixation de prix identiques : jusqu’à présent, tous deux à 1,15/500 g par livre. En cas de sous-enchère ponctuelle de la part d’un discounter, les deux se sont alignés presque simultanément et sur l’ensemble du territoire sur le prix d’un franc. Ils abusent ainsi de leur position sur le marché et entravent ou discriminent les autres entreprises. Ils évincent ainsi de manière ciblée d’autres acteurs et surtout les boulangeries artisanales du marché.

Structures cartellisées sur le marché du pain – enquête sectorielle nécessaire
On peut en conclure que : Les baisses de prix des détaillants dominants ne sont en aucun cas dues au marché, mais constituent une réaction stratégiquement coordonnée aux prix bas, juridiquement discutables, pratiqués par des « acteurs extérieurs à l’oligopole ». Ce découplage délibéré des coûts de production réels et des prix de vente est notamment pratiqué par les acteurs dominants du marché. Cela sape la confiance dans une formation des prix équitable et fonctionnelle.

Les derniers développements confirment les soupçons émis depuis longtemps par MÉS et déposés auprès de la Comco. A la lumière des structures de marché largement documentées (cf. annonce du 22 mai 2024), les indices d’accords sur les quantités et les prix ainsi que d’un abus systémique de positions dominantes dans le secteur du pain se multiplient. Cela se fait au détriment des producteurs et des consommateurs.

Les autorités politiques a les cartes en main
Des adaptations correspondantes du cadre légal auraient un effet de levier important : La révision de la loi sur les cartels actuellement en cours au Parlement risque même de faciliter encore la formation de cartels particulièrement nuisibles et d’affaiblir les réglementations relatives au pouvoir de marché. La décision sera prise lors de la prochaine session d’hiver. La proposition de la CN Rüegsegger (UDC, Berne) serait une lueur d’espoir. Elle demande l’instrument d’une enquête sectorielle qui permettrait d’analyser de tels problèmes de concurrence structurelle dans certaines branches à l’échelle du secteur. A moyen terme, on attend du paquet de révision AP30+ actuellement en préparation des plans concrets pour réagir aux effets négatifs de la concentration du marché et à la grande nécessité d’agir contre les pratiques commerciales déloyales. En fin de compte, les prix intérieurs des matières premières continueront ainsi à être mis sous pression.

FMS-Preismonitor – Transformation vers plus de durabilité et autres sujets : Rapport mensuel octobre 2025

« Les aliments biologiques coûtent massivement plus cher en magasin. Mais les personnes qui les produisent ne reçoivent qu’une fraction de ce supplément ». C’est ainsi que le Beobachter rapporte la dernière publication de l’étude FMS-Preismonitor. Le Pfünderli a également fait les gros titres : après l’annonce d’Aldi de proposer des pains de 500 g à 0,99 franc, d’autres distributeurs lui ont emboîté le pas. Comme FMS a déjà constaté des distorsions de marché sur le marché des céréales panifiables, nous étudions les conséquences possibles en termes de droit de la concurrence. L’évolution en Suisse romande est réjouissante : le prix lokal+fair a été décerné pour la première fois à Meyrin (GE).