Changements de prix sur le marché du lait bio : Le commerce de gros réagit à la pression de la société et tente ensuite d’augmenter à nouveau ses marges par la porte de derrière

Changements de prix sur le marché du lait bio : Le commerce de gros réagit à la pression de la société et tente ensuite d’augmenter à nouveau ses marges par la porte de derrière

Lausanne/Zurich, 12.07.2024 – Les détaillants augmentent discrètement les prix du lait bio. Après avoir réagi au début de l’été à la pression exercée sur leurs marges et baissé leurs prix, ils les augmentent à nouveau par la petite porte. Marchés Équitables Suisse demande la fin de ces optimisations de marges et exige la transparence, afin qu’il soit clair que l’intégralité de la majoration profite 1 à 1 aux producteurs.

Les nouveaux développements sur le marché du lait bio sont irritants. Entre juin et juillet, le prix d’un litre de lait entier pasteurisé bio est passé de 1,85 à 1,90 CHF (3,5% de matière grasse) chez Migros et de 1,90 à 1,95 CHF (3,9%) chez Coop. Chez Aldi, le litre est resté inchangé à 1,79 CHF (3,9%).

Les marges excessives doivent baisser.

Cette situation contraste fortement avec l’évolution bienvenue du mois de juin, lorsque les deux grands distributeurs avaient réagi à la demande de réduction de leurs marges bio et avaient baissé leurs prix, Migros de 10 centimes et Coop de 5 centimes par kilo de lait bio. Ceci après que les prix à la production soient restés pratiquement constants pendant plusieurs mois au début de l’été. Le fait que les détaillants annulent maintenant par la petite porte, à peine un mois plus tard, cette réduction des marges bio dans le commerce est vivement condamné par l’organisation pour l’équité MÉS (Marchés Équitables Suisse).

Les développements actuels et les irritations montrent un besoin de transparence

Dans ce contexte, on peut supposer que les producteurs ne profitent pas à 100% de cette augmentation des prix en magasin, mais que l’optimisation des marges est pratiquée, indépendamment du fait que les prix à la production augmentent en été pour des raisons saisonnières.

En raison des développements actuels, Marchés Équitables Suisse demande plus de transparence tout au long de la chaîne de création de valeur. «Le fait que les prix aient à nouveau augmenté n’est pas compréhensible», dit Stefan Flückiger, président de la MÉS. «Ces prix capricieux montrent que les entreprises qui dirigent les prix doivent permettre une plus grande transparence tout au long de la chaîne de création de valeur».

Le phénomène de la transmission des prix doit être supposé

Si les prix de vente ont à nouveau été augmentés après une période aussi courte, cela est souvent lié au phénomène de la « transmission asymétrique des prix », dans lequel les baisses de prix sont retardées et les hausses immédiatement répercutées, ce qui permet d’améliorer sa propre situation économique.

Le pouvoir de marché est cité comme l’une des principales causes de ces transmissions de prix. On peut donc supposer que c’est également le cas ici. Marchés Équitables Suisse continuera à suivre de près l’évolution des prix et vérifiera, à l’aide de décomptes d’argent du lait, si les hausses de prix profitent effectivement aux producteurs.

(1) Selon le moniteur de prix de MÉS, le prix à la production du lait bio a baissé à 0,89 CHF en janvier 2024 et est resté stable jusqu’à fin mai, voir ici et ici, ainsi que ici. Les prix à la production pourraient avoir augmenté de manière saisonnière ; cela nécessiterait une information précise et devrait être pris en compte au prorata des marges et non dans le prix en magasin.

(2) Mars à mai, selon les statistiques de l’OFAG.

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Zurich / Berne, le 6 novembre 2025 – La politique des prix bas sur le marché suisse du pain, avec le prix de 99 centimes pour la livre de pain, ​​met clairement en évidence la défaillance structurelle du marché du pain. L’association Marchés Équitables Suisse (MÉS) exige maintenant des politiques et des autorités qu’ils prennent rapidement des mesures concrètes. La situation inéquitable du marché doit être corrigée – et ce avant que d’autres dommages ne surviennent, en évinçant les entreprises commerciales du marché ou en exerçant une pression supplémentaire sur les prix des céréales suisses.

La baisse de prix très médiatisée d’Aldi Suisse – des pains de 500 grammes à 99 centimes – a suscité de vives réactions sur le marché et notamment dans le secteur de la boulangerie. Le public s’est également interrogée sur la possibilité d’écarts de prix aussi importants entre un pain artisanal et un pain industriel. Du point de vue de Marchés Équitables Suisse (MÉS), ces écarts flagrants ne sont pas seulement les symptômes de deux procédés de fabrication très différents, mais aussi et surtout ceux d’une défaillance structurelle du marché et d’un comportement abusif sur le marché du pain.

C’est pourquoi l’association a demandé aujourd’hui à la Commission de la concurrence (COMCO) de mener une enquête approfondie sur les conditions du marché, compte tenu des nouveaux indices d’accords anticoncurrentiels et de comportements abusifs sur le marché du pain. L’objectif est de mettre fin aux abus par le biais d’une enquête sectorielle sur le marché des céréales, de la meunerie et de la boulangerie.

Accords illicites sur les prix et abus de position dominante sur le marché
La fuite en avant d’un discounter et le suivi immédiat des deux grands distributeurs Migros et Coop font la lumière sur les mécanismes de marché faussés sur les marchés alimentaires suisses : Grâce à leur position dominante, avec des parts de marché d’environ 80% (y compris l’entreprise Migros Denner) sur le marché alimentaire, et à leurs structures fortement intégrées verticalement – notamment par leurs propres boulangeries et moulins -, ils contrôlent de larges pans de la chaîne de création de valeur et limitent ainsi aussi bien la concurrence en termes de quantité que de prix.

Le comportement de Migros et de Coop, qui limite la concurrence, se manifeste clairement par la fixation de prix identiques : jusqu’à présent, tous deux à 1,15/500 g par livre. En cas de sous-enchère ponctuelle de la part d’un discounter, les deux se sont alignés presque simultanément et sur l’ensemble du territoire sur le prix d’un franc. Ils abusent ainsi de leur position sur le marché et entravent ou discriminent les autres entreprises. Ils évincent ainsi de manière ciblée d’autres acteurs et surtout les boulangeries artisanales du marché.

Structures cartellisées sur le marché du pain – enquête sectorielle nécessaire
On peut en conclure que : Les baisses de prix des détaillants dominants ne sont en aucun cas dues au marché, mais constituent une réaction stratégiquement coordonnée aux prix bas, juridiquement discutables, pratiqués par des « acteurs extérieurs à l’oligopole ». Ce découplage délibéré des coûts de production réels et des prix de vente est notamment pratiqué par les acteurs dominants du marché. Cela sape la confiance dans une formation des prix équitable et fonctionnelle.

Les derniers développements confirment les soupçons émis depuis longtemps par MÉS et déposés auprès de la Comco. A la lumière des structures de marché largement documentées (cf. annonce du 22 mai 2024), les indices d’accords sur les quantités et les prix ainsi que d’un abus systémique de positions dominantes dans le secteur du pain se multiplient. Cela se fait au détriment des producteurs et des consommateurs.

Les autorités politiques a les cartes en main
Des adaptations correspondantes du cadre légal auraient un effet de levier important : La révision de la loi sur les cartels actuellement en cours au Parlement risque même de faciliter encore la formation de cartels particulièrement nuisibles et d’affaiblir les réglementations relatives au pouvoir de marché. La décision sera prise lors de la prochaine session d’hiver. La proposition de la CN Rüegsegger (UDC, Berne) serait une lueur d’espoir. Elle demande l’instrument d’une enquête sectorielle qui permettrait d’analyser de tels problèmes de concurrence structurelle dans certaines branches à l’échelle du secteur. A moyen terme, on attend du paquet de révision AP30+ actuellement en préparation des plans concrets pour réagir aux effets négatifs de la concentration du marché et à la grande nécessité d’agir contre les pratiques commerciales déloyales. En fin de compte, les prix intérieurs des matières premières continueront ainsi à être mis sous pression.

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