Faire Marchés Suisse (MÉS) n’a pas encore six mois d’existence et, au début justement, nous voulions savoir comment la population jugeait notre action et comment elle évaluait la problématique du thème « équité ». Nous en parlerons dans notre dossier principal. Vous serez étonné de voir à quel point notre rôle est jugé important et à quel point la population estime qu’il faut agir dans ce nouveau domaine. Nous sommes très heureux de pouvoir nous appuyer sur le soutien massif de la population pour lancer le débat sur l’équité.
Dans les brèves, nous évoquons le non du Conseil national aux opérations opaques de subventionnement croisé en faveur d’un petit nombre de profiteurs du système, la définition de l' »équité » dans le contexte du marché et notre stratégie « Partenariats », qui nous donne de nouvelles possibilités de collaborer avec d’autres acteurs institutionnels et organisations.
C’est bientôt Noël, le moment de s’arrêter et de faire le bien. C’est avec plaisir que nous vous présentons à la fin les formes de soutien que vous pouvez apporter à notre travail en faveur de l’équité et de la transparence au cours de la nouvelle année. Nous vous remercions de votre intérêt et vous souhaitons une bonne lecture et de joyeuses fêtes de fin d’année.
En point de mire
Demoscope
L’association Faire Marchés Suisse (MÉS) est très intéressée à définir les mesures à prendre en échangeant avec la population et les groupes cibles pertinents. C’est pourquoi Demoscope a réalisé, à la demande de MÉS, une enquête en ligne au cours de la deuxième quinzaine de novembre, avec une répartition représentative dans toutes les régions linguistiques. Les résultats sont très encourageants.
Notoriété de MÉS : 12% ( !) des Suisses connaissent déjà «Marchés équitables Suiss», ce qui, après la phase de lancement de cinq mois, est un excellent chiffre, généralement atteint après plusieurs années. En Suisse romande, la valeur est même de 15%. Le pourcentage était le plus élevé chez les femmes et les groupes cibles plus jeunes. Les attentes décrites dans l’enquête ont été très précieuses pour évaluer l’orientation des cinq objectifs stratégiques.
Pouvoir du marché : beaucoup ne sont pas conscients de l’ampleur des rapports de taille dans le commerce de détail alimentaire. La moyenne des mentions est de 67%, les Suisses romands et les femmes ayant là aussi estimé des valeurs plus élevées. Les parts de marché effectives de Migros et Coop, qui sont aujourd’hui d’environ 80%, ont été nettement sous-estimées. En revanche, on est très conscient de la problématique des comportements abusifs : dans le groupe de contrôle, la valeur la plus élevée avec « problématique importante » et « très importante » est de 74%, dans lequel les conséquences sont surtout mentionnées vis-à-vis des agriculteurs (pression sur les prix de revient).
Importance de la FMS : 82% ont répondu par « très important » ou « important » qu’une organisation telle que Marchés équitables Suisse, qui s’engage pour l’équité sur le marché et contre les abus de position dominante, est nécessaire. Dans le groupe de contrôle, où la MÉS doit jouer son rôle en complément du Surveillant des prix, la valeur était même la plus élevée avec 86%.
Rôle de l’État : 75% ont répondu par « oui, certainement » et « oui, plutôt » que l’État doit intervenir lorsque les marchés ne fonctionnent pas bien. Les marchés labellisés et biologiques ont été cités en exemple, où les prix sont maintenus artificiellement élevés par rapport aux produits standard, bloquant ainsi la transformation vers des systèmes alimentaires durables. L’État doit donc jouer son rôle de régulateur en cas de défaillance du marché.
Conclusion : sur la base de l’enquête, la MÉS se voit renforcée dans ses exigences de s’engager pour des marchés équitables et plus de transparence, de dénoncer activement les distorsions du marché et de la concurrence et de les combattre. Des campagnes ciblées doivent permettre de mettre directement l’accent sur les comportements abusifs des entreprises puissantes sur le marché. Grâce à ce service, nous continuerons à aider les paysans à défendre leurs droits et à établir des relations d’échange équitables avec les autres acteurs du marché.
Brèves
Le Conseil national dit non à la motion Knecht et donc non aux subventions cachées sur le marché des céréales (plus dans l’information aux médias sur le blog ici)
Il y a quelques mois, le Conseil des Etats a approuvé la motion Knecht par 41 voix sur 43. Selon un principe de lobbying, il n’est alors pratiquement plus possible de convaincre le Conseil national du contraire. Et pourtant, MÉS a accepté ce mandat et s’est adressé aux parlementaires et aux groupes politiques avec des données et des arguments solides. Sur la base de nombreuses discussions et d’échanges directs avec de nombreux représentants, nous avons réussi à ce que le Conseil national coule cette semaine la motion Knecht par 93 voix contre 86 et 7 abstentions. Ce rejet est un pas important vers l’établissement de marchés agricoles et alimentaires transparents et équitables en Suisse.
Selfcheck de l’équité sur la question « Qu’est-ce qui est juste ? ».
Les dernières années ont confirmé que la question du pouvoir sur le marché et, dans ce contexte, la thématique de l’équité, sont devenues plus aiguës. Les petits et moyens acheteurs et fournisseurs d’entreprises relativement puissantes sur le marché sont de plus en plus sous pression. MÉS a également démontré dans différentes études et documents que la formation des prix dans divers secteurs de l’agriculture n’est pas équitable. L’équité sur les marchés suppose non seulement des relations d’approvisionnement équitables, mais aussi une répartition équitable de la valeur ajoutée au sein de la chaîne d’approvisionnement. Mais qu’est-ce que MÉS entend par le terme « équité » ? Dans un premier temps, nous nous concentrons sur les questions centrales liées à la vente de produits agricoles et alimentaires. Dans ce contexte, nous avons dressé un catalogue de différents points sur lesquels les agriculteurs et agricultrices ont le plus de mal à se sentir à l’aise. Au cours des prochaines semaines, nous évaluerons ces points avec des experts, mais aussi et surtout avec des producteurs. Ensuite, tous les agriculteurs et agricultrices doivent pouvoir se faire une idée, grâce au selfcheck, s’ils sont exposés à des pratiques commerciales qui posent problème ou qui sont même interdites.
Affiliations et partenariats
La MÉS collabore avec des acteurs de différents domaines pour renforcer les objectifs mutuels ainsi que pour développer des mesures communes. Les institutions, organisations et entreprises peuvent devenir donateurs ou membres de Marchés équitables Suisse si elles souhaitent soutenir l’engagement de la MÉS par une contribution financière. Parallèlement, certains acteurs souhaitent plutôt une coopération ponctuelle ou une collaboration au niveau technique. Le conseil d’administration de MÉS a décidé d’inviter de telles organisations à conclure un partenariat avec nous, afin que nous puissions faire avancer ensemble des thèmes tels que la transparence et l’équité. Plus d’informations ICI.
Possibilités de soutien & dons
La MÉS a démarré avec beaucoup de succès, comme en témoignent les nombreux courriers, lettres de motivation, adhésions et contributions de donateurs que nous recevons de tous les milieux de la population. Nous tenons à les en remercier chaleureusement. En même temps, cette mission pour des marchés équitables en Suisse, dans l’intérêt de tous les acteurs, est liée à la mise en place de structures et de compétences professionnelles ainsi qu’à un besoin de ressources correspondant. C’est pourquoi nous vous présentons volontiers les possibilités de soutien qui s’offrent à vous pour participer à notre travail en faveur de l’équité et de la transparence : www.fairemaerkteschweiz.ch.